Parole de certifié : Nicolas Brillet, viticulteur à Mosnac-Saint-Simeux
Questions à Nicolas Brillet, dont l’exploitation à Mosnac-Saint-Simeux a obtenu la Certification Environnementale Cognac & HVE en février 2022.
Pourquoi avoir décidé de vous certifier ?
Je suis très impliqué sur les questions environnementales et je ne voulais pas attendre. Passer la certification était pour moi une évidence. Je n’ai pas eu de soucis majeurs pour passer la certification, sauf un problème avec un cours d’eau, qui m’a obligé de décaler mon passage d’une année. J’avais une parcelle de vieilles vignes qui ne respectait pas la ZNT aquatique. J’ai donc traité avec du cuivre et j’ai pu passer la certification. Pour la partie administrative, j’utilise le logiciel Mes Parcelles pour la traçabilité, c’est une rigueur à prendre, mais et ça se passe très bien.
Des pratiques que vous maîtrisez bien ?
Depuis 2014, je mets des manchons en papier biodégradable. Ils se dégradent tout seul et ça fait du plastique en moins, c’est déjà ça !
J’utilise aussi un pulvérisateur à panneau confiné, je réduis les doses et j’utilise aussi des produits biocontrôle à certains endroits. J’ai eu un peu de mildiou l’année dernière, mais rien de catastrophique. J’arrive à un IFT à 10,5 en 2021. Je suis content.
J’ai réduit aussi les herbicides avec le travail du sol du cavaillon et je viens d’acheter une désherbeuse à fil sous le rang. J’espère réussir à faire 37 hectares sans herbicide cette année sur les 70 hectares, mais ça va dépendre de la météo.
L’année prochaine je compte planter à nouveau des haies et continuer les bonnes pratiques. Il y a de la biodiversité dans mes vignes, des lièvres, des insectes, des oiseaux, ça fait plaisir. J’aimerais aussi essayer l’hydroseedingsous le rang. J’ai testé cette année mais ça a été un échec. S’il y a des retours d’expérience sur le sujet, je suis preneur.
Une fierté ?
Je suis trésorier de l’association APIVITI. Notre mission est de mettre en relation les viticulteurs et les apiculteurs de la commune afin de mettre en place des jachères mellifères. Dans les parcelles en jachères pour deux ou trois ans, on sème des fleurs pour attirer les abeilles. Les viticulteurs préparent le terrain, achète une petite partie de la semence, broie en fin de saison. Apiviti prend en charge le semi et la majeure partie des semences Les apiculteurs peuvent placer des ruches près de ces parcelles, les abeilles ont de quoi se nourrir à proximité. C’est bon pour la biodiversité ! Nous sommes ouverts à conseiller les personnes intéressées et à ce que ce projet essaime pour d’autres.
Un dernier mot ?
N’attendez vraiment pas le dernier moment. C’est un vrai changement pour certains, pour d’autres c’est un ajustement dans les pratiques. Il faut prendre le temps de faire son expérience et se faire accompagner. Il y a beaucoup de gens compétents. Allez-y c’est très motivant.